Le pape François a reçu les évêques de la Conférence épiscopale du Chili en visite ad limina à Rome pendant près de trois heures, lundi 20 février, le temps d’évoquer « avec une simplicité et une ouverture exceptionnelles » toutes les problématiques rencontrées par l’Église de ce grand pays des Andes, rapporte à Radio Vatican le cardinal Ricardo Ezzati Andrello, archevêque de Santiago.

Selon lui, le pape s’est particulièrement intéressé à la question de l’évangélisation dans un pays qui se sécularise à grande vitesse, mais aussi à celle du clergé, de la formation des séminaristes, et des jeunes « qui ont tant besoin d’être écoutés »

« Le pape nous a parlé de la pastorale “de l’oreille” pour les écouter et annoncer la bonne nouvelle », a raconté le cardinal Ezzati.

« Nous savons que l’atmosphère culturelle nous est opposée »

« Nous savons que l’atmosphère culturelle nous est opposée, nous savons combien la théorie du genre a un impact, combien le thème du mariage ou celui de la vie influence les vies concrètes. Nous travaillons beaucoup à tout cela », a rapporté l’archevêque de Santiago à propos des débats sur l’avortement et le mariage homosexuel.

Alors que participait à cette rencontre l’évêque d’Osorno, Mgr Juan Barros, accusé d’avoir fermé les yeux, quand il était séminariste, sur les agissements pédophiles d’un prêtre, mais défendu par le pape, la question de la pédophilie a également été abordée. « Avec une grande sincérité », a assuré le cardinal Ezzati.

Le pape a notamment demandé aux évêques chiliens d’être particulièrement vigilants : « Ce sont des manquements gravissimes concernant les droits humains et ce sont de graves péchés devant Dieu », leur a-t-il rappelé.

La question des droits des Indiens, notamment les Mapuches, petite minorité de 700 000 personnes dans le sud du pays qui, avec l’appui de l’Église, réclame la restitution de ses terres ancestrales.

Devant le pape, c’est l’évêque de Temuco, Mgr Héctor Vargas Bastidas, qui a présenté le travail de l’épiscopat chilien, notamment le document présenté à la présidente de la République le mois dernier.

« Même si l’État est laïc, cela témoigne d’une certaine confiance en nous, rapporte le cardinal Ezzati. Même s’il nous critique, au bout du compte, il vient nous chercher. Je crois que c’est une belle œuvre de l’Église. »