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Ryder Cup 2018, un cru exceptionnel

AP Photo/Matt Dunham

Jamais la France n’avait autant vibré pour un événement de golf. Et si c’était le début d’une grande histoire?

La 42e édition de la Ryder Cup aura été un grand succès sportif et populaire. Bilan.

Un impressionnant engouement populaire

Il n’y avait qu’à se poster en face de la tribune géante du tee no 1 (6 700 places) pour prendre la mesure de cette ferveur populaire inédite en France quand il est question de golf. Une Marseillaise reprise à l’unisson, des chants en anglais à vous donner la chair de poule, des clap grandioses lancés parfois par les joueurs eux-mêmes, des supporteurs américains gentiment chahutés… Mais aussi un parcours noir de monde baigné par un généreux soleil et pouvant accueillir chaque jour 55 000 spectateurs… La magie de la Ryder Cup a opéré toute la semaine dernière au Golf National, et plus particulièrement lors des trois tours de la compétition, où environ 280 000 personnes (40 % de Français, 60 % d’étrangers parmi lesquels 15 % d’Américains) ont été recensées sur le site. Sans compter les 10 000 personnes, à savoir les volontaires, la sécurité privée, la sécurité de l’État, le personnel des espaces d’hospitalité réquisitionnés pour faire fonctionner cette belle machine… De mémoire de fan de golf habitué à suivre l’Open de France dans une certaine intimité, on n’avait jamais vu ça. « Citez-moi un événement sportif où vous faites la queue à partir de 5 h 30 du matin pour repartir le soir après 20 heures, interroge Pascal Grizot, le président de Ryder Cup France. J’espère que cet événement va nous permettre de changer les mentalités dans notre pays. Une chose est sûre, cette compétition unique en son genre n’a pas véhiculé l’image d’un sport élitiste, ni celle d’un sport réservé aux riches comme certains le prétendent… »

Un succès sportif et des records à foison

En l’emportant 17,5 points à 10,5, l’Europe du capitaine Thomas Björn a infligé une des plus lourdes défaites de l’histoire aux États-Unis, incapables de s’imposer sur le Vieux Continent depuis maintenant vingt-cinq ans. Cette 42e Ryder Cup a été également le témoin de nombreux coups d’éclat, comme les quatre points sur quatre pris par la paire Tommy Fleetwood-Francesco Molinari, une première pour les Européens, ou le cinq sur cinq de ce même Francesco Molinari, l’Italien devenant ainsi le premier golfeur à rejoindre l’Américain Larry Nelson, seul auteur en 1979 de ce véritable exploit. L’Espagnol Sergio Garcia est de son côté entré dans l’histoire en battant le record de points (25,5 contre 25) détenu par l’Anglais Sir Nick Faldo. Phil Mickelson, le gaucher de San Diego, s’est offert pour sa part le plus grand nombre de matchs joués (47 contre 46 pour Faldo). On n’oublie pas, enfin, le triste zéro pointé de Tiger Woods, battu quatre fois en quatre matchs. Le Tigre, si fringant il y a huit jours après sa victoire au Tour Championship, est apparu totalement absent, pour ne pas dire complètement indifférent à la déroute de son équipe. « C’est un joueur extraordinaire, ajoute encore Pascal Grizot, mais humainement, ce n’est pas quelqu’un qui me fait rêver. Woods, ce n’est pas Mr Arnold Palmer, ni Jack Nicklaus ou Gary Player. Il a gagné peut-être plus de tournois que ces trois-là mais ce n’est pas la classe, ni le sens du partage avec le public… Je pense que l’équipe US est plus forte sans lui… »

Un impact pour le golf en France

«Je ne pense pas qu’on puisse imaginer un meilleur public, un meilleur parcours et un meilleur lieu pour une Ryder Cup en Europe !» Ce très bel hommage de Jim Furyk, le capitaine américain, prouve que la France a réussi son pari. Il faut désormais transformer l’essai. « En plus de l’éclairage populaire, cela va inciter les gens à aller dans les clubs de golf, souligne Olivier Denis-Massé, le directeur délégué de la FFG en charge du marketing et de la communication. Cela permettra aussi à la Fédération de toucher de nouveaux partenaires qui aideront à la construction de nouvelles structures tout en mettant en avant les bienfaits du golf. » La FFG espère ainsi voir gonfler le nombre de ses licenciés (400 000 en 2018) tout en attendant les retombées économiques de cette Ryder Cup pas comme les autres. L’activité économique à Gleneagles en 2014, quand la Ryder Cup s’était arrêtée pour la dernière fois en Europe, avait été estimée à 25 millions d’euros. « Cela sera dépassé, car Paris est bien plus attractif que le nord de l’Écosse », reprend Denis-Massé. « La création de richesse, c’est-à-dire l’écart entre une année avec ou sans Ryder Cup, sera très vraisemblablement de 220 à 250 M€ pour l’État français, ajoute Christophe Muniesa, le directeur technique national. La France du golf vient de taper un grand coup à l’échelle mondiale. Elle n’était pas connue pour ses golfs. Maintenant, on associera Paris, Versailles, Saint-Quentin-en-Yvelines, à l’accueil de la plus grande compétition qui soit. Une des plus belles, si ce n’est la plus belle des Ryder Cup… » Et il n’y a qu’à consulter les audiences du groupe Canal + qui a réuni 2,2 millions de téléspectateurs entre vendredi et dimanche pour se persuader que le golf a désormais de l’avenir en France…

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26 commentaires
  • azincourt

    le

    Quelle arrogance et manque de classe de la part de M. Denis- Massé Directeur Délégué de Marketing et Communication de la FFG “ Paris est bien plus attractif le nord de l’Ecosse” , parlant de l'organisateur précédent de la Ryder Cup a Gleneagles. Ca depend d’une préférence pour une belle grande ville ou des tres beaux paysages. L’Ecosse est le berceau de golf et des millions y vont tous les ans pour jouer leur parcours mythiques. Guyancourt n’est pas Paris et Gleneagles dans le Perthshire se trouve au centre pas le nord de l’Ecosse.
    Peut etre M Denis - Massé croit que Clermont Ferrand est dans le nord de la France. Il n’est pas le Directeur de géographie ni diplomatie c’est clair. J’imagine pour les vacanciers de golf Gleneagles restera plus haut sur la liste que Paris.

  • O90 LONDRES

    le

    Superbe Ryder Cup.
    Evidemment plus encore parce que David a croqué Goliath, comme souvent.
    les points a noter:
    1- l'esprit d'equipe des europeens
    2-la qualité du parcours
    3-les US n'ont dans l'ensemble pas reconnu le parcours a l'avance. Quelle erreur. Surtout quand on clame haut et fort qu'il faut absolument gagner, et que l'on cree une Task Force il y 4 ans pour cela. Risible.
    4-Jim Furyk n'a pas pris que des bonnes decisions
    5-mais ses joueurs n'ont pas assez bien joué. La defaite est meritée.
    6-le comportement de Woods est inacceptable. Pas un sourire du week-end, proprement odieux. Il avait bien l'air de ne pas vouloir etre la et ca n'aide pas son equipe. S'il ne veut pas venir, qu'il ne vienne pas. Apres ce qu'il a traverse et son retour incroyable, il devrait avoir le sourire jusqu'aux oreilles. Ca l'aidera lui et les autres. Minable. Désolé Chantal. Tu as joué comme moi et comme Pascal en equipe, tu devrais savoir ca.
    7-Mickelson devrait avoir l'elegance de dire place aux jeunes. On le voit dans plein de sports et c'est bien plus intelligent que de finir avec un hook dans l'eau. La course de trop...
    8-a propos de jeunes, il faut bien sur saluer les exceptionnels rookies. Des deux equipes. Un coup de chapeau a DeChambeau pour son finish: des nerfs en double mais c'est normal. Pas gate par ses partenaires, mais rester dans le match aussi serieusement contre Noren quand la coupe est perdue et taper CE fer6 donné au 18. WOW
    9- @Fra14= Golf#7 sport en France, 80m monde..

  • fra14

    le

    Arrêtez de nous enfumer ! Ce sport, à tort ou çà raison, n'intéresse que très peu de gens !
    Les médias nous ont rebattu les oreilles avec la R.C., mais au global, qui l'a vraiment suivie ?