Les parfums de Grasse classés à l’Unesco

Le savoir-faire de la ville de la Côte d’Azur en matière de parfum vient d’être inscrit au patrimoine mondial de l’humanité.

 La tradition du parfum à Grasse ( Alpes-Maritimes) remonte au XVIe siècle.
La tradition du parfum à Grasse ( Alpes-Maritimes) remonte au XVIe siècle. REUTERS/Eric Gaillard

    Un doux parfum de victoire flottait mercredi après-midi sur Grasse (Alpes-Maritimes) ! Après une dizaine d'années d'efforts, la ville aux milles fragrances a obtenu le classement au patrimoine culturel immatériel de l'humanité de ses savoir-faire liés au parfum. La reconnaissance d'une tradition qui remonte au XVIe siècle, mais aussi un coup de pouce pour essayer de mieux encore la préserver.

    La bonne nouvelle est tombée vers 14 h 30, heure de Paris, la fin de journée à l'île Maurice, où était réuni le comité intergouvernemental de l' Unesco. Chaque année depuis 2003, cette réunion permet de délivrer un label international destiné à protéger « les pratiques, représentations, expressions et savoir-faire transmis de génération en génération au sein d'une communauté ». En France, le repas gastronomique, le Fest-Noz ou plus récemment, le carnaval de Granville, ont déjà intégrés cette liste.

    « C'est une très belle victoire pour un dossier qui est porté depuis plusieurs années par la ville et par la France, a réagi en sabrant le champagne Laurent Stefanini, l'ambassadeur de France auprès de l'Unesco. Ce classement récompense une série de savoir-faire artisanaux, de la culture à la distillation, en passant par la mise en valeur. C'est le 17e élément classé en France, ce qui fait de nous le pays européen a en posséder le plus. »

    Une économie qui souffre

    Considérée comme le berceau de la parfumerie, Grasse peut se targuer de maîtriser toutes les étapes de la filière parfum : ici, on cultive le jasmin, la fleur d'oranger, la tubéreuse, et la violette, avant de créer sur place les assemblages et de commercialiser les flacons. Elle peut aussi se vanter de rester un poids lourd économique, puisque les entreprises de la région brassent 10 % du chiffre d'affaires mondial des senteurs et arômes.

    Grasse maîtrise la culture du jasmin./AFP/ Pascal Guyot
    Grasse maîtrise la culture du jasmin./AFP/ Pascal Guyot REUTERS/Eric Gaillard

    Reste que depuis quelques années, cette économie est un peu mise à mal, face à la concurrence de pays qui produisent à bas coût, la montée des produits synthétiques, ou encore la pression foncière dans la région qui laisse de moins en moins de place à la culture des plantes.

    À Grasse, chacun espère donc que le classement va stimuler le secteur. Le montage et la défense du dossier ont déjà permis de mieux fédérer les professionnels de cette industrie et de lancer de nouveaux projets, comme le tracé d'itinéraires de découverte, baptisés « Chemins parfumés ». Car bien sûr, et c'est sans doute son intérêt principal, le classement à l'Unesco devrait bientôt attirer des touristes venus du monde entier !