Appel Hainaut - Un an avec sursis probatoire pour avoir poignardé son meilleur ami à Ham-sur-Heure
La quatrième chambre correctionnelle de la cour d'appel du Hainaut a réformé, mercredi, un jugement rendu le 28 février 2018 par le tribunal correctionnel de Charleroi, lequel avait condamné R.D à une peine de six ans de prison ferme pour une tentative de meurtre. La cour a requalifié les faits en coups et blessures, estimant que l'intention d'homicide n'était pas établie à défaut de plusieurs éléments probants. Le jeune homme a écopé d'une peine d'un an avec sursis probatoire de cinq ans.
- Publié le 05-12-2018 à 19h21
Le 28 septembre 2015 vers 18h15, à Ham-sur-Heure, un jeune homme a reçu trois coups de couteau lors d'un repas spaghetti chez un autre jeune. Les coups ont été portés par son meilleur ami, R.D (20 ans à l'époque), avec lequel il venait de se disputer. La victime parlait de drogues à table, ce qui avait agacé R.D. Ce dernier a alors fait une remarque à son ami, qui lui a infligé une gifle. R.D a répliqué par trois coups de couteau porté au flanc gauche.
Pour l'avocat général, l'intention d'homicide était établie en raison de la localisation des coups et de la violence exercée par le prévenu car la lame d'un couteau, retrouvé sous un barbecue, s'était brisée. Pour l'accusation, il s'agissait de l'arme du crime.
Le prévenu, qui avait bu ce jour-là et consommé du cannabis, explique qu'il a agi sous la colère et qu'il n'a jamais eu l'intention de tuer son ami, lequel a été admis à l'hôpital en raison d'un pneumothorax. Son avocat avait dès lors demandé de requalifier les faits en coups et blessures et avait plaidé une peine de travail.
La cour constate que, d'une part, aucune reconstitution n'a été faite afin de comparer les déclarations des uns et des autres. En début d'enquête, les témoins s'étaient accordés pour parler de l'intervention d'un tiers. Le couteau n'a d'ailleurs pas été retrouvé car il n'est pas établi qu'il s'agissait du couteau retrouvé sous un barbecue. On ignore donc la taille de la lame. D'autre part, le médecin légiste n'a pu se fonder que sur un dossier médical et n'a pas pu définir le type de lésions encourues. Aucun organe vital n'avait toutefois été touché. La cour ne peut dès lors pas déterminer l'intention d'homicide sans aucun doute.
Enfin, la cour estime que la peine de travail n'est pas indiquée compte tenu de la gravité des faits mais aussi pour éviter tout sentiment d'impunité chez R.D.