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L'opposition togolaise en tournée avant un éventuel dialogue

Benjamin Abbo
19 janvier 2018

À quelques jours d'un éventuel dialogue politique, l'opposition togolaise était en Guinée et au Ghana, notamment à l'invitation du président Alpha Condé, médiateur dans la crise. Mais tout est loin d'être réglé.

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Togo Lomé - Demonstranten für Verfassungsreform und gegen Präsident Gnassingbé
Image : DW/N. Tadegnon

L'opposition togolaise était en visite à Conakry et à Accra cette semaine, à l'invitation notamment du président guinéen, Alpha Condé, qui joue le rôle de médiateur dans la crise politique au Togo. L'objet de la rencontre était de lancer le dialogue entre le gouvernement togolais et l'opposition, qui pourrait se tenir du 23 au 26 janvier prochain. Des dates soutenues par les deux chefs d'Etat selon, Brijitte Kafui Adjamagbo-Johnson, coordonnatrice de la coalition des 14 partis politiques togolais qui était en déplacement cette semaine.

Discussions de fond

Togo Präsident Faure Gnassingbe
Le président togolais Faure Gnassingbé. Image : Imago/Xinhua

Mais si elle ne se montre pas pessimiste, peu de choses ont avancé selon elle. "Les discussions ont permis de constater que nous n'avions pas beaucoup avancé et elles ont été sanctionnées par un communiqué qui, en tenant compte du fait que le problème commence a trop durer, demande à cet effet aux autorités togolaises de prendre les mesures d'apaisement qui s'imposent encore", explique-t-elle. Elle souligne que la Guinée s'occupe de réunir les conditions d'apaisement pour que le dialogue puisse avoir lieu et fait, en ce moment, le suivi de la mise en œuvre des mesures d'apaisement. "Le Ghana va s'occuper, une fois que les mesures d'apaisement auront été prises, des discussions de fond."

Ces discussions de fond concernent, par exemple, la libération des détenus ou l'effectivité du droit de manifester partout au Togo, y compris dans trois villes dans lesquelles il y a eu beaucoup de répression, Mango Bafilo et Sokodé. "Ca concerne aussi le casernement de l'armée ou l'arrêt du harcèlement des militants de l'opposition et des responsables des partis politiques d'opposition", explique Brijitte Kafui Adjamagbo-Johnson.

Réforme du cadre électoral

Togo Oppositionsführer Jean-Pierre Fabre
L'opposant Jean-Pierre Fabre était aussi du voyage cette semaine.Image : DW/K. Gänsler

Ces questions montrent que tout est loin d'être réglé dans la crise politique que traverse le pays. "Le gouvernement dit vouloir lui aussi le dialogue, c'est d'ailleurs lui qui est allé chercher les médiateurs. Maintenant qu'il parle encore d'organiser un référendum, d'abord ça montre une contradiction qui amène à s'interroger sur sa volonté réelle de dialoguer", estime d'ailleurs Brijitte Kafui Adjamagbo-Johnson. Elle refuse dans tous les cas un quelconque référendum, tant que les problèmes évoqués par l'opposition ne sont pas réglés. "Tant que nous n'avons pas reçu satisfaction à nos revendications, parmi lesquelles figure le déverrouillage de toutes les institutions y compris celles qui sont impliquées dans l'organisation des élections. Mais aussi la réforme du cadre électoral pour que des élections justes, équitables, démocratiques et transparentes puissent être organisées au Togo." Et de conclure : "Ce serait de l'irresponsabilité de la part du pouvoir (de ne pas nous écouter)."