C’est la coqueluche des boursicoteurs, et ses fondateurs n’ont peur de rien. Malgré les polémiques entourant son activité, l’application de courtage sans commission Robinhood (« Robin des bois ») est sur le point de se lancer à Wall Street. La société prévoit de vendre ses actions entre 38 et 42 dollars (32 et 36 euros), a-t-elle détaillé dans un document transmis lundi 19 juillet à la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme américain des marchés. Elle compte lever jusqu’à 2,3 milliards de dollars auprès d’investisseurs – ce qui en ferait la cinquième plus grosse entrée en Bourse de l’année aux Etats-Unis – et pourrait être valorisée autour de 35 milliards de dollars.
L’application n’a pas dévoilé le calendrier exact de cette introduction. Mais selon Bloomberg, les premiers échanges sur le Nasdaq pourraient débuter le 29 juillet. Samedi 24 juillet, les deux fondateurs de Robinhood, Vladimir Tenev et Baiju Bhatt, ainsi que plusieurs de ses cadres, tiendront une présentation (« road-show ») en ligne à destination des investisseurs. 20 % à 35 % des actions mises en vente seront réservées à ses 18 millions d’utilisateurs.
Née en 2013 avec la promesse de « démocratiser la finance » en éliminant les commissions sur les achats et ventes d’actions, Robinhood a connu une croissance spectaculaire durant le premier confinement, au premier semestre 2020. En particulier auprès des trentenaires disposant de temps libre pour se lancer en Bourse, et appréciant son application smartphone inspirée des codes du jeu vidéo.
Pratiques controversées
Ce trublion de la finance a notamment fait parler de lui lors de la frénésie spéculative autour de la chaîne de magasins de jeux vidéo GameStop, en début d’année. Des milliers de boursicoteurs s’étaient alors entendus sur le forum de discussion Reddit pour faire décoller les actions de GameStop, en passant notamment par Robinhood. Ils les firent monter si haut que des fonds spéculatifs pariant sur l’effondrement des magasins firent faillite. Mais dans la foulée, Robinhood s’attira les foudres des petits porteurs lorsqu’elle limita les transactions sur les titres GameStop.
Depuis, le courtier accumule les difficultés et démêlés judiciaires. Fin juin, l’Autorité américaine de régulation de l’industrie financière (Finra) lui a infligé 70 millions de dollars d’amende, soit la plus grosse pénalité jamais exigée par ce gendarme. Il lui reproche d’avoir transmis des informations trompeuses à des millions de clients, victimes d’une panne en mars 2020. En décembre, la SEC lui avait déjà imposé une amende de 65 millions de dollars pour défaut d’informations des utilisateurs.
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