Les applications cloud native, moteur de la croissance de la technologie serverless

Technologie : Une nouveau livre blanc fait le point sur la maturité d'une technologie donc la promesse est de supprimer les serveurs des salles des entreprises. Reste que tout n'est pas serverless. De quoi aller vers le fonctions-as-a-service ?

Par Guillaume Serries

  • 3 min

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L’informatique sans serveur, dite serverless, apparaît de plus en plus comme une option viable pour les entreprises qui souhaitent exécuter des charges de travail cloud native dans le cloud affirme un nouveau livre blanc publié par la Cloud Native Computing Foundation cette semaine.

La CNCF (Cloud Native Computing Foundation) définit l’informatique sans serveur comme un cadre pour construire et exécuter des applications qui ne nécessitent pas de gestion de serveur. Avec l’informatique sans serveur, le fournisseur d’hébergement cloud alloue les ressources au fur et à mesure des besoins, au lieu de facturer d’avance la capacité dédiée.

Reste que le terme « sans serveur » est un peu trompeur, car des serveurs sont toujours nécessaires pour faire du serverless. Cependant, dans cette configuration, les fournisseurs de cloud gèrent eux-mêmes les machines virtuelles et les conteneurs d’applications avec les serveurs, ce qui libère les développeurs de l’entreprise cliente des tâches d’administration et d’orchestration, pour qu’ils se concentrent sur ce qu’ils font de mieux.

Pas de standardisation pour l’instant

« Le serverless est l’évolution naturelle de l’informatique native dans le cloud » mentionne Chris Aniszczyk, chef d’exploitation de la CNCF. Cependant, il avertit qu’un manque d’interopérabilité et de normes du serverless pourrait conduire à un problème déjà ancien : celui du verrouillage par le fournisseur. Le passage aux applications cloud native et à l’informatique sans serveur a fait évoluer la virtualisation de l’infrastructure au point que la plupart des tâches de gestion sont « complètement absentes du travail des développeurs et des équipes d’opérations IT » mentionne le document de la CNCF.

Cependant, la fondation, qui héberge des projets Open Source cloud natifs tels que Kubernetes et d’autres, a déclaré qu’elle ne va pas recommander un standard pour l’architecture sans serveur à ce stade. Son objectif est de promouvoir un écosystème ouvert en créant des interfaces de programmation d’applications (API) interopérables, et en obtenant des « engagements » des fournisseurs de cloud pour mettre en œuvre des frameworks serverless interopérables.

La CNCF va lancer des initiatives autour de l’interopérabilité et de la portabilité de la technologie serverless similaire à ses efforts sur les technologies de container pour la partie réseau et stockage.

Oui, mais parfois ça ne marche pas

« Il existe certains cas d’utilisation où la technologie sans serveur offre des avantages majeurs par rapport aux autres technologies d’hébergement cloud » indique le livre blanc. Ces cas d’utilisation incluent des charges de travail issues d’applications cloud native pouvant être découpées en unités indépendantes, des charges de travail éphémères ou sans état, des charges de travail avec des besoins d’évolutivité variables et des applications dynamiques qui doivent évoluer rapidement pour faire face aux besoins métiers.

Cela dit, ce modèle n’est pas adapté à toutes les charges mentionnait-on dans un article de zdnet.fr en juin dernier. Les fonctions sans serveur, notamment de grande envergure, peuvent être plus sensibles aux délais d’expiration en raison de dépendances à des événements externes, d’où une plus grande latence et de mauvaises performances du point de vue de l’utilisateur final.

La CNCF mentionne cependant que les outils serverless sont en adoption croissante, comme le service Lambda d’AWS. Plus des deux tiers des personnes interrogées dans une enquête de décembre dernier ont déclaré utiliser Lambda pour certaines tâches, tandis que des alternatives telles qu’Apache OpenWhisk, Google Cloud Functions et Microsoft Azure Functions se développent également.

7,7 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2021

Autre avantage perçu par certains sur l’arrivée de la technologie serverless : le lissage potentiel des coûts. Car le modèle de tarification de ces applications passe par la facturation à la transaction ou à l’exécution d’un composant. Une granularité de plus en plus importante peut ainsi voir le jour : le fonctionnement d’une application, et sa facturation, va dépendre de plusieurs composants. En fonction de ce qui est demandé à l’application, elle va utiliser différents composants, et chacun des composants va être facturé indépendamment. Si un composant n’est jamais utilisé, il n’est jamais facturé.

La CNCF n’est pas la seule organisation à être optimiste sur l’avenir de l’informatique sans serveur. Selon un rapport publié l’an dernier par Market and Research, l’essor des technologies sans serveur pourrait déboucher sur un nouveau segment de marché appelé « fonctions-as-a-service » qui pourrait générer 7,7 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2021. Le FaaS est cité comme un cas d’utilisation par la société spécialisée dans le cloud hybride Platform9.

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