Sierra Leone : Julius Maada Bio remet de l'ordre

« Cleaning Day » pour la population, strict respect des horaires pour les fonctionnaires : le nouveau président a d'ores et déjà pris des mesures qui frappent les esprits.

Julius Maada Bio, nouveau président de Sierra Leone, s'est déjà mis en action.

Julius Maada Bio, nouveau président de Sierra Leone, s'est déjà mis en action.

© Issouf Sanogo/AFP

Temps de lecture : 2 min

Les fonctionnaires dans la ligne de mire de Julius Maada Bio. Le nouveau président sierra-léonais a en effet décrété lundi une série de mesures destinées à assurer l'efficacité de l'administration et la salubrité du pays. Parmi elles, le rétablissement du « Cleaning Day » instauré par la junte à laquelle il appartenait dans les années 1990. Ainsi, le premier samedi de chaque mois sera consacré à un « grand nettoyage », de 7 heures à midi, et ce à partir du 5 mai. Cette mesure de mobilisation civique avait été imposée par la junte du capitaine Valentine Strasser (1992-1996), renversé par Julius Maada Bio, qui en était le numéro deux. Largement abandonnée, elle a épisodiquement été remise en vigueur depuis sous les régimes suivants.

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Lors d'un rassemblement samedi au stade de Freetown, l'ancien militaire putschiste – qui avait finalement rendu le pouvoir au président civil élu, Ahmad Tejan Kabbah en 1996 – a également insisté sur la « discipline », menaçant de sanctions les fonctionnaires qui ne seraient « pas au bureau à 8 h 30 ». Des déclarations qui ont été confirmées dans un communiqué de la présidence, publié lundi 9 avril. Le chef de l'État et le vice-président en personne se rendront donc dans les ministères et les administrations pour vérifier la présence des fonctionnaires aux heures de bureau.

De plus, le nouveau président a proclamé le rétablissement à partir du 15 avril des activités commerciales le dimanche, interrompues par l'épidémie d'Ebola en 2014-2016 dans cette ancienne colonie britannique d'Afrique de l'Ouest. Enfin, dans un « souci d'économie et pour prévenir le gaspillage de faibles ressources gouvernementales », les ministères et les administrations devront désormais « tenir leurs ateliers, séminaires et conférences dans des bâtiments institutions publiques plutôt que dans des hôtels ».

Les finances publiques, un point noir dans le nouveau mandat

Des décisions annonciatrices de changement donc, dans un pays confronté à une situation financière précaire. En difficulté pour verser le salaire des travailleurs du secteur public, l'ancien président Ernest Koroma avait fait appel au Fonds monétaire international (FMI). L'institution avait approuvé l'an dernier un programme de facilité de crédit d'un montant de 224,2 millions de dollars, destiné notamment à soutenir les dépenses dédiées aux infrastructures, et à appuyer les efforts du gouvernement en matière de développement. Cela dit, malgré les mesures d'austérité prises par le gouvernement précédent, lesquelles ont fragilisé les plus démunis, le pays reste un des plus pauvres du monde – il est classé 179e sur 188 selon l'indicateur de développement humain du PNUD – et surtout, un des plus corrompus. En 2017, Transparency International l'a ainsi placé au 130e rang de son classement sur un total de 180.

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