Publicité

Colette, la start-up qui démocratise la cohabitation intergénérationnelle

La start-up Colette met en relation des moins de 30 ans à la recherche d'un logement avec des seniors qui disposent d'une chambre libre dans leur maison ou appartement. La jeune pousse vient de boucler son premier tour de table d'un million d'euros auprès d'un panel de business angels.

La start-up Colette met en relation des moins de 30 ans à la recherche d'un logement avec des seniors qui disposent d'une chambre libre dans leur maison ou appartement.
La start-up Colette met en relation des moins de 30 ans à la recherche d'un logement avec des seniors qui disposent d'une chambre libre dans leur maison ou appartement. ((Colette))

Par Chloé Marriault

Publié le 30 sept. 2020 à 07:00Mis à jour le 30 sept. 2020 à 07:57

« L'accès au logement des jeunes est un véritable parcours du combattant, notamment dans une ville comme Paris », explique Matthieu Vaxelaire, CEO et cofondateur de Colette. Son ambition pour résoudre ce problème : « Permettre aux seniors qui ont une chambre libre à la maison de la louer à un jeune, pour briser la solitude tout en générant des revenus complémentaires pour mettre du beurre dans les épinards. » Cette start-up parisienne s'adresse aux moins de 30 ans, quel que soit leur statut (étudiant, stagiaire, alternant, jeune actif…) et les met en relation avec des plus de 60 ans, pour la majeure partie encore actifs et autonomes.

Lancée en janvier, mais rapidement en pause en raison du confinement, Colette a repris doucement en mai et a pu, entre juillet et septembre, créer 30 binômes jeune-senior. La jeune pousse espère, d'ici un an, référencer plus de 1.000 chambres à louer et multiplier par dix le nombre de binômes créés chaque mois.

Des entretiens à distance

L'entreprise vient de lever un million d'euros auprès d'investisseurs, dont Thibaud Elzière (Fotolia, eFounders), Roxanne Varza (Station F), Michaël Benabou (Veepee), Andrew Robb (Farfetch)… Cet apport en capital lui permettra de recruter de nouveaux collaborateurs en vue d'atteindre ses objectifs et de faire des efforts en communication et marketing, notamment pour se faire connaître auprès des seniors. « C'est important car en ce moment, nous avons cinq à six demandes de jeunes pour une chambre chez un senior », précise Justine Renaudet, cofondatrice de Colette. L'entreprise, qui propose pour l'heure ses services uniquement dans le Grand Paris, espère se développer prochainement dans les métropoles régionales et à l'étranger.

Publicité

Si vous êtes intéressé, comment ça marche ? Jeunes à la recherche d'un toit et hôtes s'inscrivent gratuitement sur la plateforme Colette. L'équipe de la start-up s'entretient alors individuellement avec les jeunes, par vidéo conférence. « On veut s'assurer qu'ils partagent les valeurs de la cohabitation intergénérationnelle, qu'ils veulent créer du lien avec leur hôte et qu'ils sont d'accord, si l'hôte en formule le besoin ou l'envie, pour lui rendre quelques petits services », indique Justine Renaudet. Ensuite, le jeune réalise une courte vidéo de présentation, en mode selfie, qui sera envoyée aux hôtes potentiels. Ces derniers ont préalablement reçu l'équipe de Colette, qui visite les logements avant de les proposer.

Au-delà de la mise en relation entre jeunes et seniors, Colette veut mettre fin à la galère rencontrée par les jeunes pour se constituer un dossier en béton avec garant, avis d'imposition, contrat de travail, quittances de loyer de dernier appartement occupé… La start-up se porte garant et le jeune n'a pas besoin de verser de caution.

550 euros tout compris

Les chambres, toutes éligibles aux APL, sont en moyenne louées à 512 euros par mois, toutes charges comprises. Colette collecte les paiements des loyers en ligne et les reverse aux hôtes, en prélevant au passage 15 % de frais de service.

En plus de ce loyer, les étudiants payent 38 euros de frais mensuels, frais qui comprennent une assistance aux questions administratives (Colette fournit le contrat de cohabitation intergénérationnelle, la charte de cohabitation…), diverses assurances (loyers impayés, dommages matériels, assurance de responsabilité civile pour le jeune…), ainsi qu'une assistance 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Au final, cette colocation intergénérationnelle revient en moyenne à 550 euros pour l'étudiant.

Et la crise sanitaire, met-elle à mal ce modèle d'affaires ? Les seniors sont-ils moins emballés à l'idée d'accueillir un jeune, qui passe potentiellement la journée dans un amphi bondé ou participe à des soirées estudiantines où la distanciation sociale n'est pas toujours respectée ? Non, assure Justine Renaudet. « À la sortie du confinement, à l'exception d'une ou deux personnes sur plusieurs dizaines de membres, toutes ont souhaité redémarrer le processus de cohabitation intergénérationnelle pour héberger un jeune au plus vite afin d'avoir une présence à la maison et rompre la solitude, exacerbée par la crise du Covid-19. »

Chloé Marriault

Publicité