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Les défis d'une Suisse digitale qui se découvre

Taavi Kotka a raison sur un point: la Suisse ne peut pas se permettre de rater le train du digital. Lundi, à Bienne, cet ancien dirigeant estonien a exhorté nos décideurs à développer les prestations numériques offertes aux citoyens et aux entreprises. De l'identité électronique au cyberdossier médical, il faut moins de bureaucratie pour davantage d'efficacité. Assise au premier rang, Doris Leuthard aura retenu le message.

La présidente de la Confédération a pu constater dès le lendemain l'énorme potentiel de cette révolution technologique pour le pays. De Coire à Genève, la 1re Journée du digital a eu le mérite de mettre en exergue une pépinière de talents 4.0. Certains ont déjà éclos, d'autres ne demandent qu'à le faire. Robots, drones, applications innovantes, lunettes de réalité virtuelles, traitement des données: le champ d'exploration semble infini. Ces outils vont bouleverser nos vies d'une manière que l'on peine encore à imaginer.

Formidable opportunité, donc, mais aussi source de crainte. La numérisation accroît le sentiment d'insécurité parmi les travailleurs. C'est ce que révèle le baromètre publié par l'organisation Travail.Suisse. Pas moins de 41% des personnes sondées se disent souvent ou très souvent stressées par leur boulot. La peur de voir son emploi disparaître, remplacé par un robot, n'arrange rien.

Combien de postes de travail sont réellement menacés? Les experts peinent à évaluer l'ampleur du phénomène. Il y aura de la casse, c'est certain. Mais des milliers d'emplois répondant à cette évolution seront aussi créés. Le chiffre de 270 000 unités, à pourvoir d'ici à 2025, circulait lors du grand raout numérique national mis sur pied en début de semaine. D'autres statistiques cernent les besoins du pays en personnel qualifié dans des secteurs sensibles: l'informatique et les sciences (25 000 postes d'ici à 2025), le domaine de la santé (39 000 postes).

D'où la nécessité de s'adapter à cette réalité nouvelle, à se former en conséquence. Les Hautes écoles organisent leurs filières dans ce sens et développent une recherche de pointe. Les start-up qui feront la Suisse de demain naissent sur ce terreau. Cet effort doit continuer.

Hasard du calendrier (ou pas), le Conseil fédéral a annoncé mercredi qu'il était prêt à discuter avec les cantons d'un changement dans la vénérable maturité fédérale. Il s'agirait d'y introduire, comme le souhaite le conseiller national Laurent Wehrli (PLR/VD), des cours de sciences du numérique. Par ailleurs, l'informatique deviendra bientôt discipline obligatoire dans ce même cursus.

À son rythme, la Suisse avance. Prenons rendez-vous dans quelques années avec M. Kotka pour savoir si nous avons comblé notre retard sur l'Estonie…