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Coronavirus : ces start-up qui recrutent en pleine crise

Malgré la crise sanitaire et économique, de jeunes pousses ont décidé de maintenir leurs embauches. Une stratégie volontariste qui pourrait atténuer la chute des 25.000emplois nets que devait créer la French Tech en2020.

Adaptation du modèle, croissance d'activité ou autre… Peu importe les raisons, une partie des start-up françaises continue de recruter.
Adaptation du modèle, croissance d'activité ou autre… Peu importe les raisons, une partie des start-up françaises continue de recruter. (iStock)
Publié le 8 avr. 2020 à 14:21Mis à jour le 9 avr. 2020 à 08:00

En temps normal, une start-up qui recrute, c'est presque un pléonasme. Mais en période de crise sanitaire, la norme devient l'exception. C'est le cas d'Opendatasoft , qui, malgré le Covid-19, poursuit ses embauches, mais avec quelques restrictions. « Nous avons une gestion précautionneuse de notre trésorerie, aussi nous recrutons uniquement à des postes stratégiques, en lien direct avec notre activité », précise son PDG, Jean-Marc Lazard.

A savoir, des développeurs et des designers. « La crise renforce le besoin de fournir une solution facile à utiliser pour nos clients », poursuit l'entrepreneur, qui a revu sa croissance annuelle à la baisse, de l'ordre de 5 à 15 % au lieu des 50 % initialement prévus. Cette entreprise de 65 salariés, spécialisée dans l'ouverture et le partage de données, a en revanche repoussé les embauches « moins essentielles », sur les métiers du marketing notamment.

Chez In The Memory, une start-up d'aide à la décision et d'analyse de données dans le secteur de la grande distribution, on fait naturellement face à une recrudescence d'activité. Et pour cause, les clients - des acteurs du secteur comme Intermarché - sont presque les seuls, en France, à être encore ouverts. L'entreprise d'une vingtaine de salariés n'a donc pas prévu de geler ses dix recrutements cette année.

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Embaucher pour s'adapter

Si certaines start-up peuvent compter sur une base solide de clients et une activité qui suit son cours, d'autres, en revanche, font face à un important ralentissement. « On ne sait pas encore si nos commandes d'avril vont être honorées ou reportées. On subit aussi des retards de paiement de la part de nos distributeurs », regrette Kevin Gougeon, cofondateur de N'go Shoes, qui vend des chaussures fabriquées par des minorités locales du Vietnam. L'heure, pour la start-up, est alors au renforcement de la vente directe en ligne. Elle recrute donc son deuxième CDI, un responsable webmarketing d'ici à juin pour tout miser sur l'acquisition client.

« Va-t-on prendre la crise dans le bon sens et se poser les bonnes questions sur la manière de consommer ? Ou est-ce que les besoins du portefeuille vont prendre le pas sur notre conscience écologique ? » s'interroge Albert Codinach, fondateur de Planète OUI, un fournisseur alternatif d'énergie verte. Et d'ajouter : « Bien évidemment, je penche plutôt pour la première option, mais la seconde n'est pas à exclure. »

25.000 créations d'emplois en suspens

Lui n'a pas renoncé à ses objectifs : 100.000 clients en 2020, soit 40.000 nouveaux et un chiffre d'affaires de 60 millions d'euros. Dans cette optique, l'entreprise, qui vient tout juste d'accueillir trois nouvelles personnes à distance, n'a pas freiné ses embauches et cherche entre 20 et 30 recrues sur l'année. Confinement oblige, tout se passe désormais à distance : entretien, signature des contrats, livraison des outils de travail et accueil des nouveaux arrivés.

Si certaines start-up continuent de recruter, avec précaution, on ne peut nier « le vent de panique qui souffle sur le marché de l'emploi dans l'écosystème. Du fait de l'incertitude, beaucoup gèlent leurs embauches », poursuit David Simeoni, CEO d'elinoï, une entreprise spécialisée dans le recrutement pour les start-up. Cédric O, secrétaire d'Etat chargé du Numérique, tablait, avant la crise, sur une création de 25.000 emplois nets dans la French Tech en 2020. Ce chiffre sera nécessairement revu à la baisse.

À noter

Retrouvez l'intégralité de cet article sur le site Les Echos Start .

Camille Wong

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