“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver juste pour ce site parce que la pub permet à la presse de vivre.

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Je veux bien mais j'ai la freebox

Connectez-vous

pour sauvegarder mes filtres et personnaliser mon flux

continuer sa lecture

lire le journal

Découvrez l’offre abonnés numérique > J’en profite

Héritier du Seigneur des anneaux, vie discrète dans le Var... Qui était Christopher Tolkien?

Mis à jour le 17/01/2020 à 15:21 Publié le 17/01/2020 à 11:45
Christopher Tolkien est disparu paisiblement, dans son sommeil, à l’hôpital de Draguignan.

Christopher Tolkien est disparu paisiblement, dans son sommeil, à l’hôpital de Draguignan. Photos DR

Je découvre la nouvelle offre abonnés

Héritier du Seigneur des anneaux, vie discrète dans le Var... Qui était Christopher Tolkien?

Fils et exécuteur littéraire de l’œuvre de son père J.R.R. Tolkien, Christopher est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi, à 95 ans, à l’hôpital de Draguignan, non loin de sa résidence varoise.

Tremblement de terre mondial au royaume de l’Heroïc Fantasy. Christopher Tolkien est disparu paisiblement, dans son sommeil, dans la nuit de mercredi à jeudi, au Centre hospitalier de la Dracénie (CHD), où il avait été admis cette semaine pour des tracas de santé. Notamment une forte douleur au bras.

Toute sa vie, il aura vécu dans l’ombre des géants comme de celle des petits hobbits.

La rançon de la gloire d’être l’héritier de l’un des écrivains les plus lus au monde. Mais aussi l’histoire d’une extraordinaire transmission littéraire entre un père et son fils...

Vie discrète dans la campagne

Lors d’une rare apparition, voici un an quasiment jour pour jour, à l’abbaye du Thoronet pour une exposition de tapisseries inspirées des œuvres de son père.
Lors d’une rare apparition, voici un an quasiment jour pour jour, à l’abbaye du Thoronet pour une exposition de tapisseries inspirées des œuvres de son père. Photo Mathilde Romagnan

Celui qui soufflait ses 95 bougies le 21 novembre dernier dans le Var, avait beau avoir une aura planétaire, sa vie dans la campagne aupsoise était plus que discrète.

Au village, s’il était connu qu’une figure liée au Seigneur des Anneaux et à Bilbo le Hobbit résidait dans les parages, sa présence dans le centre se faisait depuis toujours rarissime.

Dans sa propriété à l’écart du village, il coulait depuis 1975 des jours paisibles dans un décor de pins et d’oliviers, entouré de son épouse Baillie.

>> RELIRE. La polémique autour du biopic sur J.R.R Tolkien rebondit dans le Var

En devenant l’exécuteur littéraire du Britannique John Ronald Reuel Tolkien (1892-1973), Christopher Tolkien a dû pourtant s’exposer à de multiples reprises.

Notamment lorsque sont sorties les deux trilogies cinématographiques de Peter Jackson qu’il ne goûtait guère...

L’an dernier encore, l’héritier sortait de sa réserve de concert avec le très pointilleux Tolkien Estate, structure juridique autour de l’œuvre de J.R.R. Tolkien, pour condamner le biopic hollywoodien consacré à la jeunesse de son père et distribué sur les écrans le 15 juin dernier par Disney.

Ce reniement de Tolkien - le film - était une nouvelle faille creusée entre la Terre du Milieu, imaginée par son père, et celle édifiée par une postérité commerciale dans laquelle il ne se reconnaissait pas.

"Tolkien est devenu un monstre, dévoré par sa popularité et absorbé par l’absurdité de l’époque", avait-il coutume de commenter.

"Ils ont éviscéré le livre, en en faisant un film d’action pour les 15-25 ans. Un tel degré de commercialisation réduit à rien la portée esthétique et philosophique de cette création...", déclarait-il même, en 2012 au Monde, au sujet de la trilogie du Seigneur des Anneaux.

"Interprète" de l’œuvre

Né à Leeds, le jeune Christopher entre en juillet 1943 dans la Royal Air Force où il devient pilote.

Il retournera terminer ses études à l’université d’Oxford après la guerre, et enseignera ensuite le vieil anglais et l’anglais moderne avant de se consacrer à l’œuvre paternelle dont enfant, il fut le premier auditeur réceptif.

Sans relâche, il exhumera les trésors des 70 boîtes d’archives, chacune bourrée des milliers de pages inédites, récits inachevés, poésies, etc., légués par son père.

Et en poursuivra les publications, comme Le Silmarillion, à force d’un labeur acharné. Devenant de son propre aveu, "l’historien de l’œuvre et son interprète".

Obsèques varoises?

J.R.R. Tolkien et ses quatre enfants, dans leur jardin à Oxford, en 1936.
J.R.R. Tolkien et ses quatre enfants, dans leur jardin à Oxford, en 1936. Photo DR

Avant Aups, la famille résida durant quinze ans, dans les années 60-70, à La Garde-Freinet.

Son fils, Adam, né en 1969, également très investi dans l’héritage littéraire du patriarche, et sa fille, furent même scolarisés au village. Ils demeurent d’ailleurs sudistes dans l’âme, puisqu’ils vivent dans le secteur marseillais.

Tous deux ainsi que Baillie, sa femme, étaient mercredi soir réunis au chevet dracénois de Christopher pour une nouvelle chaleureuse visite. Bien loin d’imaginer que l’être cher ne se réveillerait pas...

Pour l’heure, aucune date n’est confirmée pour ses obsèques qui devraient avoir lieu dans le Var. Terre d’adoption où Christopher Tolkien, naturalisé français, aurait émis le souhait de reposer pétri des contes et légendes qu’il emporte avec lui.

Dernière sortie au Thoronet

Un anneau qui vaut des millions et qui fera bientôt l’objet d’une série pour Amazon...
Un anneau qui vaut des millions et qui fera bientôt l’objet d’une série pour Amazon... Photo DR

Rien n’avait filtré de la sortie publique (en comité ultra réduit) de l’universitaire érudit, le 19 janvier 2019 à l’abbaye du Thoronet.

Accompagné de son épouse Baillie, l’héritier s’était alors concentré sur la découverte des quatre tapisseries géantes, inspirées des aquarelles imaginaires de son père, exposées au sein de l’abbatiale.

Quelques visiteurs chanceux ont pu assister par hasard à son discours, échanger quelques mots, voire faire une photo du troisième, et alors seul fils survivant, de l’écrivain.

Sa présence ne s’était toutefois pas éternisée et M. Tolkien, qui parlait très bien français, a quitté l’abbaye cistercienne canne en main au bout d’une heure.

Non sans laisser transparaître son émotion à la vue de ces tapisseries d’Aubusson, tissages d’art reproduisant finement les dessins paternels qui bercèrent son enfance...

Offre numérique VM+

...


commentaires