Béziers : Migrant’scène, pour mettre les gens sur un pied d’égalité

Cela fait plus de 20 ans que la Cimade, au niveau national, propose le festival Migrant’scène à l’automne. Sur Béziers, il va se dérouler du 28 novembre au 14 décembre, dans ses locaux de la rue de la Rotonde.

Des gens d’ici et d’ailleurs

Le thème retenu cette année est “Que l’on soit d’ici ou d’ailleurs, c’est possible de vivre ensemble”. “C’est une manière de s’interroger sur les mécanismes et les politiques qui sous-tendent les migrations et, cela remet à l’honneur l’accueil et l’hospitalité comme les fondements de notre société”, détaille la Biterroise Jackie Bosc, responsable régionale. Au centre de l’événement, il y a le vivre ensemble. Et cela se traduit à travers “des actions, des projets qui sont mis en œuvre par des gens d’ici et d’ailleurs”. À la Cimade, cela se traduit par des ateliers d’écriture, de cuisine, des soirées...

"C’est ce qui bâtit notre quotidien, loin des préjugés. Il ne faut pas que s’établisse seulement une relation aidant aidé. Pour tout ce qui est juridique ou technique d’accord, mais il faut rendre la personne autonome, au cœur d’une relation qui la rende positive. Il ne faut surtout pas que s’installe de la pitié, que l’on pense : ce pauvre migrant.” Jackie Bosc en est intimement persuadée : “Chaque personne est force de paroles et de réflexions. La relation se fait sur un pied d’égalité pour pouvoir bâtir une intégration.”

L’exposition Attention travail d’Arabe, d’Ali Guessoum, de l’association Remem’ber, s’attache à rappeler, avec humour, que l’on peut bien venir d’ailleurs et adhérer pleinement aux valeurs citoyennes françaises. Chaque génération a son “étranger” et les stéréotypes qui vont avec. Pourtant la France s’est toujours enrichie de ces étrangers, devenus Français au fil du temps. À travers ses œuvres graphiques, l’exposition propose un récit vivant et signifiant permettant à toutes et tous, de mieux connaître et reconnaître la construction des préjugés et stéréotypes dans les imaginaires.

Le jeudi 30 novembre, Migrant’scène propose une soirée festive cinéma à partir de 19 h. En première partie, sera projeté le film Soury de Christophe Switzer. Il raconte la rencontre entre un réfugié syrien et un viticulteur du pied du Mont Ventoux. L’atelier Cuisine et saveurs du monde de la Cimade proposera des soupes pour 5 €, pendant que la chorale de Pézenas interprétera son répertoire. Suivra le documentaire Welcome chez nous d’Adrien Pinon. Il parle des difficultés que peuvent rencontrer les accueillants de migrants et de la nécessité d’être entouré par des associations.

Déforestation

La problématique du film Anent, d’Ekiem Barbier, proposé le 14 décembre, à 20 h en présence du réalisateur, est un peu différente. Là, il est question de la déforestation en Amazonie, avec au centre de la réflexion, la compréhension des conséquences de nos comportements d’Occidentaux, qui peuvent provoquer des migrations. Ce soir-là, également, l’atelier cuisine sera de service.

# L’exposition est ouverte tous les jours de 10 h à 16 h 30, sauf le dimanche, au 14 de la rue de la Rotonde.