Meuse : jugés pour avoir tenté de tuer une octogénaire après l’avoir volée

Les deux cousins ont été interpellés trois ans plus tard.

 Le verdict est attendu jeudi.
Le verdict est attendu jeudi. LP/JC

    Jacqueline avait 89 ans lorsqu'en 2013 elle a été jetée dans le coffre d'une voiture puis précipitée dans le canal de la Marne au Rhin (Meuse). Ce mardi, s'ouvre le procès de Romuald Delaby et Anthony Champion, deux cousins, âgés de 30 ans, accusés d'avoir fait vire l'horreur à l'octogénaire.

    Les deux cousins comparaissent devant les assises de la Meuse pour tentative de meurtre et vol avec violence en récidive légale, et encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu jeudi.

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    Ce mardi matin, la victime, Jacqueline Dubois, une ancienne professeure d'éducation physique âgée de 93 ans, a écouté attentivement la lecture des faits par la présidente de la cour d'assises, Catherine Hologne. Le 10 octobre 2013 au matin, une joggeuse qui courait le long du canal de la Marne au Rhin, sur la commune de Longeville-en-Barrois, avait aperçu dans une voiture presque totalement immergée « une petite main tenter de casser une vitre ».

    Alertés, des salariés d'une entreprise à proximité avaient extrait, en brisant une vitre, Jacqueline Dubois, en chemise de nuit, « trempée de la tête aux pieds ».

    A Longeville-en-Barrois (Meuse), en octobre 2013. Jean-Sébastien Rémy (gauche) et Serge Flécheux avaient sauvé Jacqueline Dubois de la noyade./Le Parisien
    A Longeville-en-Barrois (Meuse), en octobre 2013. Jean-Sébastien Rémy (gauche) et Serge Flécheux avaient sauvé Jacqueline Dubois de la noyade./Le Parisien LP/JC

    Ils l'avaient trouvée « le visage collé au plafonnier pour pouvoir respirer dans la dernière poche d'air de l'habitacle ».

    L'un des suspects avait réalisé des travaux au domicile de la victime

    La vieille dame avait expliqué aux enquêteurs avoir été réveillée à l'aube par deux hommes cagoulés à son domicile de Bar-le-Duc. Ligotée et bâillonnée, elle avait été maintenue par l'un pendant que le second avait fouillé la maison. Les deux individus l'avaient ensuite transportée dans le coffre de sa voiture. Après avoir déposé leur butin (bijoux, numéraire et bouteilles de vin), ils avaient roulé jusqu'à un chemin de halage et poussé la voiture dans le canal.

    Alors que le véhicule s'enfonçait dans l'eau, Jacqueline Dubois était parvenue à rejoindre l'habitacle, mais la pression de l'eau l'avait empêchée d'ouvrir les portes. Elle avait alors tenté en vain de briser les vitres « sous le regard des deux individus encore présents ».

    Il n'avaient pas l'intention de tuer Jacqueline

    Ce n'est qu'en 2016 que les deux auteurs, au casier judiciaire noirci de 15 condamnations pour l'un, 19 pour l'autre, avaient été identifiés. L'un des deux connaissait la victime pour avoir réalisé à son domicile des travaux de jardinage dans le cadre d'un chantier de réinsertion. La veille de l'agression, il avait fêté la fin de son contrôle judiciaire.

    Les deux hommes, mis en examen pour tentative d'assassinat, sont finalement jugés pour « tentative de meurtre pour favoriser sa fuite ou assurer l'impunité de son auteur », la préméditation ayant été écartée. L'instruction a en effet révélé qu'ils n'avaient pas eu l'intention de tuer Jacqueline Dubois, emportant des vêtements pour qu'elle n'ait pas froid en chemise de nuit. L'idée de précipiter la voiture dans le canal avait surgi quand ils s'étaient sentis acculés.