Devises : l'euro plonge encore, sous les 1,02$ !

Devises : l'euro plonge encore, sous les 1,02$ !
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La pression reste forte sur l'euro ce mercredi, très forte...

Devises : l'euro plonge encore, sous les 1,02$ !
Crédit photo © BCE

(Boursier.com) — La pression reste forte sur l'euro ce mercredi, très forte. Après un violent décrochage de plus de 1% hier, la devise unique abandonne encore 0,75% face au billet vert, à 1,019 entre banques, au plus bas depuis décembre 2002. Les opérateurs sont de plus en plus nombreux à parier sur une prochaine récession dans la zone euro alors qu'une épée de Damoclès plane au-dessus de la région : la possibilité que la Russie coupe l'approvisionnement en gaz de l'Europe.

Dans ces conditions, 'shorter' l'euro est devenu l'une des transactions les plus populaires sur le marché. Le choc économique rendrait plus difficile le fait pour la Banque centrale européenne de resserrer sa politique monétaire et l'écart de taux d'intérêt avec les États-Unis se creuserait encore davantage. La BCE lancera en effet son premier cycle de resserrement monétaire depuis une décennie à la fin du mois avec une augmentation attendue de son taux directeur de 25 points de base. La Fed a, elle, déjà relevé ses taux de 150 points de base cette année, et les marchés jugent déjà comme quasiment acté une nouvelle hausse des taux de 75 pb lors de la réunion du 27 juillet.

Selon un modèle d'options utilisé par 'Bloomberg', il y a désormais une chance sur deux pour que la monnaie atteigne la parité avec le dollar le mois prochain. "Tout tourne autour de la Russie", affirme à 'Bloomberg' Kaspar Hense, gestionnaire de portefeuille senior chez BlueBay Asset Management. "Si nous assistons à un rationnement de l'énergie en Europe en raison d'une réduction des approvisionnements russes, nous assisterons à une récession importante en Europe. L'hiver pourrait être très long". Le spécialiste s'attend à ce que la monnaie commune glisse à 90 cents pour un dollar si la Russie coupe son approvisionnement, bien que ce ne soit pas son scénario de base.

Les responsables allemands ont encore exprimé leur inquiétude quant au fait qu'un pipeline clé acheminant le gaz naturel russe vers l'Europe puisse ne pas retrouver sa pleine capacité après l'entretien prévu ce mois-ci. L'Agence internationale de l'énergie a de son côté averti qu'une coupure complète des flux "ne peut être exclue" compte tenu du "comportement imprévisible" de la Russie.

L'euro "reste effectivement impossible à acheter cet été", souligne de son côté Kit Juckes, stratège devises mondiales chez Société Générale. " La dépendance énergétique de l'Europe vis-à-vis de la Russie diminue, mais pas assez rapidement pour éviter la récession si le gazoduc est fermé. Si cela se produit, l'EUR/USD perdra probablement encore 10% environ". "Beaucoup de capitaux ont afflué aux États-Unis, mais à moins qu'il n'y ait quelque chose qui les attire vers l'extérieur, le dollar peut rester fort", explique enfin Andy Bloomfield, responsable de la recherche macroéconomique chez Record Currency Management. "Pour qu'ils soient attirés vers l'extérieur, vous devez voir de meilleures perspectives économiques en Europe et ailleurs".

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