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Une militante des droits de l’homme, expulsée du Maroc, accuse l’Espagne de complicité

Helena Maleno, fondatrice du collectif Caminando Fronteras, qui apporte son aide aux migrants, s’estime persécutée par les deux pays depuis qu’elle a dénoncé des abus policiers et ceux de l’agence Frontex.

Par  (Madrid, correspondante)

Publié le 23 avril 2021 à 00h35, modifié le 27 avril 2021 à 08h29

Temps de Lecture 5 min.

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La militante Helena Maleno à Tanger au Maroc, en janvier 2018.

LETTRE DE MADRID

« Boza ! Convoi avec 42 personnes sorti Mauritanie arrive Gran Canaria. » Sur le compte Facebook de la militante des droits de l’homme espagnole Helena Maleno, le message en style télégraphique s’affiche en couleurs, pour rassurer les familles qui attendent des nouvelles de leurs proches, partis tenter la traversée pour l’Europe. Boza, en peul, est une expression de joie et de soulagement, une manière de crier victoire. C’est ce mot que de nombreux migrants subsahariens prononcent, euphoriques, lorsqu’ils posent le pied en Espagne. Un mot aussi que reprend presque tous les jours Helena Maleno, fondatrice du collectif Caminando Fronteras, lorsqu’elle publie les arrivées des embarcations de fortune qui quittent le Maroc pour rejoindre les îles Canaries ou la péninsule Ibérique. Soulagée, elle aussi.

Car, sur son mur Facebook aux 320 000 abonnés, Helena Maleno, 50 ans, récompensée par de nombreux prix pour son travail de défense des droits de l’homme, poste aussi les avis de recherche de ceux dont personne n’a de nouvelles. En 2020, le collectif a recensé 2 170 décès et disparitions de migrants en mer. Des chiffres d’autant plus précis qu’à Tanger, où elle s’est installée en 2001, elle est devenue une référence parmi les communautés de migrants.

Journaliste et chercheuse spécialisée dans les mouvements migratoires et la traite d’êtres humains, Helena Maleno a créé Caminando Fronteras en 2002 pour apporter de l’aide aux migrants et dénoncer les abus et violations de droits commis à la « frontière sud » de l’Europe, au Maroc comme en Espagne. Un engagement qui a pris une dimension supplémentaire après qu’en 2007 un migrant l’a appelée, désemparé, perdu en pleine mer, n’ayant que son numéro pour demander de l’aide. Sans hésiter, elle a alors contacté les autorités maritimes espagnoles et marocaines pour qu’elles recherchent l’embarcation.

Séparée de sa fille « pendant 32 jours angoissants »

A la suite de cet épisode, premier d’une très longue liste, Caminando Fronteras a mis en place un numéro de téléphone d’alerte, en service vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, pour les migrants en danger, en panne, perdus, sur le point de couler. Il leur est demandé de partager leurs coordonnées GPS, pour que les volontaires puissent appeler les services de sauvetage en mer. La plupart du temps, ces derniers arrivent à temps : des milliers de personnes ont ainsi été secourues grâce aux indications de Caminando Fronteras, qui publie sur Twitter les avis de disparition et insiste jusqu’à ce que les migrants soient retrouvés.

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