Jardiland creuse l'écart
Le petit monde des jardineries en effet s'attendait plutôt à un autre scénario. On murmurait que Semaphor, en quête d'un partenaire depuis plusieurs mois, pourrait se rapprocher d'Apex, le numéro deux des jardineries Mais les discussions entamées en 1996 entre les deux groupes ont tourné court. Une occasion que Jardiland n'a pas laissé échapper. Sa prise de participation dans Semaphor doit, précisent les deux partenaires, être entendue comme une « alliance », indiquant la « volonté des deux groupes de s'inscrire dans un partenariat fort et durable ». En clair, il ne s'agirait pas d'un premier pas vers la prise de contrôle du second par le premier.
De même, le passage sous enseigne commune des deux réseaux semble, du moins à court terme, exclu. Jardiland et Semaphor qui, ensemble, regroupent plus de 200 jardineries mais ne compteraient qu'une dizaine de doublons, sont en effet « très complémentaires », souligne Michel Frappier, directeur général de Jardiland. La culture d'enseigne est plus forte chez Tripode-Jardiland. Plus étendu, le réseau de Semaphor est aussi plus hétérogène : Semaphor est en fait en phase de structuration de son enseigne Vive Le Jardin et l'expérience de Jardiland en la matière pourrait lui être utile. A l'inverse, Jardiland est nettement moins internationalisé que Semaphor.
Dans l'immédiat, c'est au niveau des achats que se feront sentir les effets de l'association. Ainsi, « la direction des achats de Tripode devra s'organiser pour négocier au nom des deux groupes ». Les fournisseurs devront en tenir compte : ensemble, Tripode-Jardiland et Semaphor pèsent 2,85 milliards de francs, loin devant les principaux concurrents. En outre, Tripode bénéficiera des services de Sesaco, centrale d'achats européenne à laquelle adhère Semaphor et qui oeuvre principalement dans le domaine des produits importés.