La Quimpéroise payait tout dans la maison et avait l’aval de son compagnon pour « se rembourser ». Sauf qu’elle a continué à le faire après leur séparation. Elle a été condamnée, ce jeudi, en correctionnelle.
Âgée de 43 ans, la brune à la barre du tribunal de Quimper évoque sa dépression, ses problèmes d’argent : « Je compte bien le rembourser », soupire-t-elle. « Je le promets au tribunal, une fois que j’aurais réglé ma situation, je commencerai à rembourser… en octobre. Non, en novembre, ça devrait être bon ».
Rembourser qui ? Son ancien compagnon. Durant leur vie commune, elle payait tout, que ce soit les courses ou les vacances aux Baléares. Et elle se remboursait, « avec son accord », en se faisant des virements depuis ses comptes à lui. « J’estime que je le méritais, il m’a dit que je pouvais me servir ». Elle s’est ainsi versé 51 000 € durant leur vie commune, réalisés en 47 virements.
Et lui ne pipait mot, « n’ouvrant jamais ses courriers ou ne faisait ses comptes », jusqu’au jour où ils se sont séparés, au début de l’année 2017. Sauf qu’elle a continué à se verser de l’argent. « Vous avez transféré 13 700 € de ses comptes vers les vôtres en quatorze virements, entre le 1er mars 2017 et le 1er février 2018 », observe la présidente Dupuis. « Je ne sais pas pourquoi j’ai fait cela », explique-t-elle en ce jeudi, à la barre. « Je n’ai jamais été quelqu’un de matérialiste ou de vénale ».
« Ce qui est bien dans les affaires d’escroquerie, c’est que les prévenus avancent toujours leurs problèmes… Et la victime, alors ? », réagit la procureure Fatou Mano. Elle requiert huit mois de prison assortis tout ou partie d’un sursis probatoire pendant deux ou trois ans, obligations de travailler pour réparer le préjudice et interdiction de contact.
Le tribunal a condamné la quadragénaire à quatre mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans et la prive d’éligibilité. Elle doit également rembourser son ex-compagnon et lui verser 1 000 € en guise de préjudice moral.