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Julien Aubert : "M. le Président, vous avez votre part de responsabilité dans cette crise exceptionnelle"

Julien Aubert, député Les Républicains de Vaucluse et président d'Oser La France, critique dans cette tribune la gestion de crise d'Emmanuel Macron et estime que "la France est en voie de déclassement".

Julien Aubert , Mis à jour le
Julien Aubert, député Les Républicains de Vaucluse.
Julien Aubert, député Les Républicains de Vaucluse. © AFP

Voici sa tribune : "Monsieur le président de la République, il y a un an, je vous interpellais dans le JDD , après que vous ayez annoncé vouloir vous mettre dans les pas de Charles de Gaulle et restaurer la souveraineté de notre pays. Je vous écrivais que les mots ne suffiraient pas pour convaincre. Que les Français attendaient des actes. Un an plus tard, le constat est éloquent. La France est en voie de déclassement, et ce sont désormais des militaires qui vous mettent en garde, approuvés par une majorité de nos concitoyens. Voilà qui nous renvoie aux pires moments de la IVe République. Vous avez votre part de responsabilité dans cette crise exceptionnelle, car vous avez tourné le dos à une politique de redressement national.

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Je vous avais invité à renoncer à votre néo-fédéralisme européen. Vous y avez répondu en proposant d'engager la France dans un super-emprunt collectif dans le cadre du plan de relance. Un emprunt illégal, tordant les traités européens, et permettant au Parlement européen de lever l'impôt et à la Commission européenne de regarder comment nous utilisons les fonds. Je vous proposais de restaurer la pratique du référendum. Vous en avez profité pour communiquer autour d'une consultation sur l'environnement qui ne règlera aucun problème environnemental, mais qui judiciarisera un peu plus la vie économique.

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Vous vous êtes entêté à laisser les frontières ouvertes : il n'est pas étonnant que tous les variants du monde aient débarqué en France

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Je vous avais pressé de restaurer les frontières face aux menaces qui pèsent sur notre territoire. Vous vous êtes entêté à les laisser ouvertes le plus longtemps possible, tout en assignant les Français à domicile : il n'est pas étonnant que tous les variants du monde aient débarqué en France… c'est à la suite d'une décision unilatérale de l'Allemagne que vous avez été contraint de renforcer les contrôles. Quelle gifle!

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Je vous avais proposé de sauver les classes moyennes françaises, en protégeant la propriété et en valorisant le travail. Vous avez refusé la proposition de loi dont j'étais l'auteur concernant l'occupation illégale de propriété, malgré l'émotion causée dans le pays par l'affaire des retraités de Théoule-sur-mer. Quant au travail, votre distinction entre commerces essentiels et non essentiels a contribué à créer de l'injustice et découragé ceux qui voulaient travailler. Le "quoi qu'il en coûte" aura maintenu notre économie sous assistance respiratoire, mais sans remettre de l'ordre dans "l'Etat social" en distinguant ce qui relève de l'assurance et de l'aide sociale, comme je le préconisais, le réveil sera rude.

Je vous avais imploré de vous attaquer à la faillite de l'instruction publique, en lui redonnant sa mission de forger la conscience morale d'un peuple. Tout en rasant les murs par rapport au bicentenaire de la mort de Napoléon, votre réponse a été de désavouer la ministre qui voulait enquêter sur l'islamo-gauchisme à l'Université – ce qui a permis à votre majorité de rejeter ma demande de mission parlementaire sur la "cancel culture" et ses alliés islamistes. Face à cette menace, il faut être courageux et sans indulgence, et réaffirmer la force de notre culture et notre volonté d'assimilation. Vous avez préféré vous perdre sur la voie de la repentance en Algérie, avec pour seul résultat de nous humilier publiquement par la décision algérienne d'annuler la visite officielle de votre Premier ministre…

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Je peine à discerner les prémices du réveil de l'indépendance française et de la souveraineté nationale que vous nous annonciez

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Au plan international, je vous avais exprimé mon souhait d'une réorientation vers la Russie, la francophonie et l'Afrique. Vous avez menacé de sanctionner la première, traitant avec dédain son vaccin quand nous étions incapables d'en produire un ; vous n'avez pas voulu mettre en avant le français comme langue de travail de l'UE après le Brexit ; pire, vous vous exprimez en anglais en plaidant pour une déconstruction de notre histoire ; enfin, le co-développement économique africain est au point mort.

Au plan économique, j'avais enfin plaidé pour une politique de réindustrialisation et de patriotisme économique, avec une recherche d'autonomie dans les secteurs stratégiques et l'alimentaire. La pandémie et ses pénuries ont démontré l'importance d'une telle vision. Las, vous avez répondu avec la convention citoyenne sur le climat et le retour de l'écologie punitive : écotaxe, pénalisation des dirigeants pour des risques de pollution, écocide, quasi-gel de l'artificialisation et pénalisation du trafic aérien en pleine crise aéronautique!

Monsieur le Président, vous comprendrez que je peine à discerner les prémices du réveil de l'indépendance française et de la souveraineté nationale que vous nous annonciez.

Alors que la jeunesse se paupérise et se désespère, tandis qu'une frange croissante de la population se radicalise, que notre pays est au bord de l'implosion et du déclin, vous continuez à vous bercer de mots.

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A un an de l'élection présidentielle, vos jours sont désormais comptés

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Lors de votre discours d'investiture, vous vous étiez engagé à surmonter la division et les fractures qui parcourent notre société. Vous proclamiez que le monde attendait de nous que nous soyons forts, solides et clairvoyants. Vous prétendiez réconcilier et rassembler l'ensemble des Français. Depuis soixante ans au moins, notre pays n'a jamais été autant été divisé, fracturé, communautarisé. Il n'a jamais été aussi faible, fragile et en proie au doute. Le seul point sur lequel semble s'accorder une majorité de français, c'est le rejet de votre politique.

Le Général de Gaulle, dont vous entendez vous inspirer, aurait tiré les conséquences de ces errements, en laissant à d'autres le soin de pallier ces échecs patents. Vous préférez durer en échafaudant déjà les scénarios d'une nouvelle élection par défaut. Pour survivre, vous êtes prêt à toutes les compromissions, ne comprenant pas qu'à force de mensonges et de trahisons, vous libèrerez les forces qui amèneront le RN au pouvoir. En somme, vous prétendez porter le costume du Général, quand votre stature est celle d'un politicien de la IVe République.

Monsieur le Président de la République, ne vous y trompez pas. Il y a dans notre pays une majorité de Français républicains, capables de s'organiser, de réfléchir, de résister, capables de puiser leurs forces dans la complexité de notre Histoire que transcende notre amour de la France. Le moment est venu pour eux de se rassembler.

À force de tant de légèreté, vous avez de moins en moins de prise sur le pays que vous prétendez gouverner, à grands coups de demi-mesures que peine à masquer une communication hasardeuse. Votre majorité parlementaire, rétrécie, se déchire car elle comprend que vous êtes prêt à la sacrifier pour votre survie. A un an de l'élection présidentielle, vos jours sont désormais comptés. Il est temps.

Le vent se lève!"

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